Quel message l’aïkido doit-il avant tout faire passer?

L’Aïkido met en scène un conflit, ce conflit tente d’être résolu par la négociation physique, sans utilisation de force et sans destruction de l’autre. Paradoxalement, une attitude droite et rigoureuse est nécessaire à cette résolution. Tori s’appuie sur quelque chose de négatif, une attaque, pour proposer une solution positive de sortie du conflit, une technique. Apparaît également dans cette recherche de résolution, l’idée de coopération mutuelle, d’harmonie. C’est à deux que se construit la technique dans le respect de l’autre et la maîtrise de soi, dans le cadre du dojo (lieu de l’étude de la voie).

Cette recherche d’accord avec l’autre est le propre de la discipline martiale et c’est de notre responsabilité qu’elle dépend. Un geste « simple » est nécessaire, un geste de lâcher prise sur l’esprit de victoire, tout en gardant en éveil martialité, esprit guerrier, vigilance.

Ces trois capacités se déclinent en honneur, fidélité, conscience de soi et des autres.

Face à la tendance actuelle de notre société vers le chacun pour soi, la compétitivité à tout prix et du mépris pour les plus faibles et les plus démunis, l’Aïkido propose une vision plus humaniste où la solidarité, l’entraide, l’acceptation de l’autre, l’ouverture sont nécessaires et se vivent au quotidien des cours.

Ce difficile chemin individuel de réconciliation des antagonistes est à visée large mais passe donc en premier lieu par le tatami et tous les moments d’étude.

« Connaître les autres relève de l’intelligence, se connaître soi-même est la vraie sagesse. Dominer les autres relève de la force, se maîtriser soi-même est le vrai pouvoir. » Lao-Tseu